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Libération

L'euro fort irrite l'aéronautique française

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Les patrons du secteur brandissent la menace des délocalisations.
publié le 6 avril 2005 à 1h31

Rien ne va plus entre l'Europe et les Etats-Unis en matière d'aéronautique. Il y a d'abord la négociation sur les aides publiques qui patine et la parité euro-dollar qui continue d'exciter les industriels français. Hier, la communication entre Bruxelles et Washington semblait brouillée. Le lendemain de la visite de Robert Zoellick, le secrétaire d'Etat adjoint américain , la Commission européenne a réaffirmé qu'elle était «prête à reprendre» les négociations sur les aides publiques destinées d'un côté à Airbus et de l'autre à Boeing, si les Etats-Unis y sont eux-mêmes disposés.

L'embarrassant, c'est que les Américains accusent, eux, l'UE d'être revenue sur sa parole et de ne plus vouloir renoncer à son système des avances remboursables. Seul point d'accord, la date limite de négociation fixée au 11 avril pourrait être repoussé pour se donner un peu plus de temps avant d'envisager d'aller régler le différend devant l'OMC.

Le dollar faible ou l'euro fort est l'autre gros souci des industriels français. Hier, les patrons du secteur ont brandi la menace de délocalisations. «La ligne rouge est franchie. L'euro à 1,3 dollar n'est pas supportable», a martelé Philippe Camus, président du Groupement des industries françaises de l'aéronautique et de l'espace (Gifas), qui emploie 118 000 salariés. Président du directoire de Safran (ex-Snecma et Sagem), Jean-Paul Béchat en remet une couche : «Nous nous préparons à des décisions lourdes qui seront désolantes pour l'Euroland. Il faudra nous