Moscou de notre correspondante
«Et les deux dernières autorisations, on les a ?» «Et les pompiers ?» Jusqu'aux dernières minutes avant l'inauguration de la nouvelle usine Renault de Moscou, Louis Schweitzer s'enquerrait hier encore des tuiles qui pourraient bien encore menacer son site. «Combien d'autorisations différentes avons-nous besoin au total ? 1900, c'est ça ?» avait en tête le patron de Renault. Pour une fois, ses collaborateurs ont pu le rassurer : «Mais non, 240 seulement...»
Bras de fer. Dans les discours, il fut presque autant question hier des «difficultés» rencontrées en Russie depuis 1998 que de la fierté du groupe français d'avoir réalisé un investissement de 230 millions d'euros, créant sur les ruines de l'usine Moskvitch une fabrique moderne qui devrait produire 60 000 Logan, commercialisée sous la marque Renault, en 2006. Partis conquérir le marché russe en 1997, c'est-à-dire juste avant le krach de 1998 qui a noyé leur premier projet, les cadres de Renault ne comptent plus les épreuves traversées : les bras de fer avec la mairie de Moscou, partenaire de Renault en Russie, les requêtes auprès du gouvernement russe pour qu'il limite les droits de douane sur les pièces importées, la quête de fournisseurs russes compétents, la recherche de personnel motivé, l'établissement d'une comptabilité qui satisfasse le fisc russe, sans compter tous les certificats, autorisations et homologations nécessaires pour la production en Russie.
Au jour J de l'inauguration hier,