Réussie selon les syndicats, peu suivie selon la direction, la journée de grève pour les salaires à la Société générale va-t-elle créer un nouveau climat de revendication dans la banque ? Hier, selon la direction, 14 % du personnel a arrêté le travail à l'appel de la CFTC, de la CGT, de la CFDT et de FO. La mobilisation a même été plus importante selon les endroits. En dehors du siège à la Défense, les syndicats parlent de 30 % de grévistes dans le réseau en France, voire de pics de 70 % dans les secteurs pôles services clients (les back-offices).
Objectif de la grève, l'ouverture d'une «négociation exceptionnelle sur les salaires». Les syndicats estiment que la négociation annuelle, qui a déjà eu lieu en janvier, n'a pas été suffisante. La direction avait octroyé une prime exceptionnelle de 23 % du salaire de base (soit 350 euros au minimum et 1 150 au maximum) mais aucune augmentation pérenne. Surtout, depuis, le climat a changé. La Société générale a publié des résultats annuels 2004 exceptionnels (un bénéfice net de 3,1 milliards d'euros, en hausse de 25 %) et une augmentation des dividendes de 34 % qui va profiter aux actionnaires. Et il y a eu la mobilisation nationale sur les salaires. «La journée du 10 mars a été un déclencheur, analyse Alain Tréviglio, de la CFDT. Mais il y a un vrai mouvement de mécontentement qui porte autant sur les conditions de travail que sur les salaires.»
A priori, ce message n'a pas été entendu. Hier, la direction faisait savoir qu'«une réouv