Nancy envoyé spécial
Soupçonné de détournements de fonds et de fraudes massives dans la gestion du conglomérat Daewoo, pour un montant estimé à 2,2 milliards de dollars, Kim Woo-choong est officiellement traqué par la police sud-coréenne et inscrit, depuis 2001, sur la liste rouge des personnes les plus recherchées par Interpol. Depuis le 25 mars, il est également visé par une plainte pour complicité de banqueroute déposée par la CGT et un représentant des ex-salariés lorrains de Daewoo. «Les plaignants considèrent que M. Kim Woo-choong a mis en place au niveau de son groupe mondial un système financier frauduleux dans lequel était impliquée la personne morale de Daewoo Orion, sa filiale de Mont-Saint-Martin», écrit Me Alain Behr dans un document de 8 pages remis au procureur de la République de Briey.
Subventions. Selon l'avocat, l'usine inaugurée en 1995 était une «énigme économique», incapable de générer du profit ni même de faire face au paiement de la masse salariale malgré les 220 millions de francs de subventions accordées par les pouvoirs publics. La plainte relève que «l'augmentation progressive du chiffre d'affaires s'est traduite par une dégradation du résultat d'exploitation». Elle pointe aussi «la réalisation d'un chiffre d'affaires artificiel» et la pratique des ventes à perte. En janvier 2003, un rapport transmis par l'administrateur judiciaire au tribunal de commerce révélait par exemple des pertes de 8 à 14 euros sur chaque tube cathodique vendu.
«Impunité». Se