à Bruxelles
Des mesures... dans la mesure. Ou comment tenter de rassurer les Européens, comme toujours divisés, sans pour autant chiffonner les Chinois. L'Union européenne a ainsi assuré hier qu'elle pourrait serrer la ceinture aux importations de textile made in China pour protéger son marché. Et actionner, «après consultation avec Pékin» et en «dernier recours», la fameuse «clause de sauvegarde». Principe: limiter la hausse des importations à 7,5%, jusqu'en 2008 au plus tard.
Mais si et seulement si la situation le justifie. Donc si la croissance exponentielle des importations chinoises, depuis l'abolition des quotas il y a trois mois, provoque une «véritable perturbation du marché» européen. Et si les tendances se confirment en mars. Les chiffres pour janvier-février montrent que l'industrie du textile n'agite pas le chiffon rouge pour rien. Selon Bruxelles, les importations de tailleurs féminins en provenance de Chine ont été multipliées par deux, celles de pull-overs par trois. Et les bas, collants et chaussettes... par 57. Pékin en a en effet écoulé plus de 913 millions de paires, contre moins de 16 sur la même période de 2004. «certains des chiffres» publiés «sont inquiétants», a reconnu le commissaire au Commerce, le Britannique Peter Mandelson. Qui, après avoir eu longtemps des réticences à l'idée d'une telle clause, a assuré hier, à l'intention des 2,5 millions d'emplois textiles et des pays de la zone méditerranéenne: «Nous ne pouvons pas nous croiser les bras en le