Londres de notre correspondante
S'il est une tuile que l'équipe Blair voulait absolument s'éviter au moment d'attaquer les élections législatives du 5 mai, c'est bien de se retrouver avec, sur les bras, les 6 000 emplois de l'usine de Longbridge, à Birmingham, fief du constructeur MG Rover. Et les quelque 15 000 emplois qui en dépendent. Le désastre semble pourtant difficile à éviter pour cette industrie clé des West Midlands. La situation a soudainement empiré hier : les chaînes ont été arrêtées en milieu de journée, faute de pièces pour faire tourner la production, car les équipementiers ne sont plus payés. Puis, dans la soirée, les dirigeants de Rover ont fait savoir qu'ils entamaient la procédure de mise en faillite.
L'espoir du gouvernement pour éviter la catastrophe Ñ était de faire aboutir le plus vite possible la négociation conduite depuis des mois entre le groupe Shanghai Automotive Industry Corporation (Saic) et Rover. Le deal prévoyait la création d'un joint-venture, détenu à 70 % par les Chinois. Ceux-ci bénéficiaient de la marque Rover, fabriquaient des voitures en Chine et profitaient d'une entrée sur le marché européen . Rover, de son côté, espérait pouvoir renouveler sa gamme et doper ses ventes. Mais, petit à petit, les Chinois ont commencé à comprendre que la santé de MG Rover était plus que déclinante, industriellement et financièrement. Le Premier ministre, Tony Blair, a tout fait pour que l'accord aboutisse. Il a notamment proposé de sortir son chéquier