Menu
Libération

Le transport routier trinque pour l'Europe

Article réservé aux abonnés
Une ordonnance sur le temps de travail assouplit à son désavantage le cadre existant en France.
publié le 8 avril 2005 à 1h38

Bonne nouvelle, l'harmonisation sociale européenne dans le transport routier est en marche. Mauvaise nouvelle : pour la France, elle se traduit par des conditions de travail à la baisse. Hier, l'Assemblée nationale a adopté un projet de ratification d'ordonnance sur le temps de travail dans les transports. Le texte, qui assouplit le cadre existant, a été voté par l'UMP et l'UDF.

En substance, il vise à réduire le différentiel de compétitivité entre les entreprises françaises et les concurrents européens. Libéralisé depuis 1997, le transport routier a longtemps été une véritable jungle sociale dans laquelle les entreprises des Etats les plus vertueux se sont fait tailler des croupières. C'est le cas de la France, qui a toujours été très en pointe dans la protection des salariés de la route. En mars 2002, la Commission européenne, pour faire cesser le dumping social, a enfin adopté une directive sur le temps de travail des conducteurs européens... laquelle s'était révélée toujours moins contraignante pour les employeurs que le cadre français. D'où l'idée du ministère des Transports de profiter de la transposition de cette directive pour mettre un peu de souplesse dans l'Hexagone. Le projet doit permettre de modifier le calcul de la durée hebdomadaire du travail des conducteurs sur une période de trois à quatre mois, au lieu d'une semaine ou un mois actuellement, et augmente les plafonds de durée de travail. Autre conséquence dénoncée par les syndicats, la perte des repos compen