Sanofi-Aventis va-t-il devoir affronter son passé de chimiste gros pollueur ? Le troisième groupe pharmaceutique mondial, issu de la fusion entre Sanofi et Aventis, croyait s'être débarrassé du risque environnemental en le transférant à sa filiale Rhodia. Mais deux actions judiciaires pourraient le contraindre à payer des centaines de millions d'euros pour remettre en état des sites pollués depuis des dizaines d'années. En janvier, Rhodia a engagé des poursuites contre son ex-maison mère, sans chiffrer ses demandes. Et, hier, le financier Hugues de Lasteyrie, actionnaire minoritaire de Rhodia, a révélé à la Tribune qu'il avait déposé en août une plainte contre X visant à réclamer 2,8 milliards d'euros à Sanofi-Aventis. Ce dernier a estimé hier dans la soirée «sans fondement» ces revendications.
Il s'agit d'un nouveau rebondissement dans le dossier Rhodia, qui fait l'objet d'une procédure de sanction de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et d'une instruction judiciaire pour «présentation de compte inexacts» et «diffusion d'informations fausses» (Libération du 29 mars). Où l'actuel ministre de l'Economie, Thierry Breton, administrateur jusqu'en 2002 de Rhodia, pourrait être mis en cause (voir ci-contre). L'AMF a cependant considéré comme prescrits les délits éventuels commis au temps où Breton était au conseil de Rhodia.
Pesticide. La question du risque environnemental de Rhodia remonte à 1998, avec la décision prise par Rhône-Poulenc, alors dirigé par Jean-René Fourtou, de