C'est un médicament sans but lucratif, fruit d'une étrange alliance : le laboratoire français Sanofi-Aventis et la fondation Drugs for Neglected Diseases Initiative (Dndi) ont rendu public hier un partenariat pour mettre sur le marché avant 2006 un traitement novateur contre le paludisme et ses 5 000 morts par jour. Un drôle de pacte entre une ONG et le n° 3 mondial de la pharma qui illustre les bricolages aujourd'hui en vigueur quand il s'agit de mettre au point de nouveaux médicaments contre les maladies tropicales.
Car la recherche et le développement sur le palu, la maladie du sommeil et les autres pathologies propres au Sud sont en rade. Insuffisamment rentables pour des labos qui préfèrent cibler des maladies touchant les populations solvables du Nord. Entre 1975 et 1999, sur 1 393 nouvelles molécules mises sur le marché, seules 16 visaient les maladies tropicales ou la tuberculose. Chez Sanofi-Aventis, le palu est ainsi classé au rayon «responsabilité sociale et environnementale» et émarge dans le petit 0,4 % du budget R & D de 4 milliards d'euros consacré aux maladies négligées. «On n'arrive pas à trouver une rentabilité, qui est à la base de nos projets de recherche, tout le monde le comprendra», indique Philippe Baetz, vice-président de Sanofi-Aventis en charge de l'accès aux médicaments.
«Modèle alternatif».Installée à Genève, l'association Dndi a été lancée en 2003 avec l'objectif de «développer un modèle alternatif pour les maladies négligées», rappelle son direct