Copenhague, correspondance.
Ils sont alarmés, les 7 500 employés du groupe Lego, dont 2 500 à Billund, une petite ville du Jutland où siège l'entreprise danoise depuis sa création en 1932. Après l'annonce, mercredi, de nouvelles pertes records, le fabricant de jouets en briques multicolores envisage de délocaliser sa production. Rien n'est encore arrêté, mais «nous sommes conscients qu'il faudra délocaliser une partie ou l'ensemble de la production, d'abord en 2006 puis en 2010, dans des pays où la maind'oeuvre est bon marché», a déclaré à Libération Charlotte Simonsen, la porte-parole du groupe. «Il est encore trop tôt» pour dire combien d'emplois seraient menacés. Lego lorgne la Chine, où le groupe compte déjà un sous-traitant. «Les employés de Billund s'inquiètent vraiment pour leur avenir», observe Berit Flindt Pedersen, déléguée du personnel.
Crise profonde. En 2004, Lego a enregistré un déficit net de 1,93 milliard de couronnes danoises (259 millions d'euros). Cela représente plus du double par rapport aux 935 millions de couronnes de pertes accusées en 2003. Le chiffre d'affaires total du groupe (parcs Legoland inclus) a reculé de 6 %, et se chiffre à 7,934 milliards de couronnes (1,065 milliard d'euros). La vente de jouets traditionnels a baissé de 2 % en 2004. Victime de la popularité des jeux électroniques, des lecteurs MP3 et des téléphones portables auprès des jeunes consommateurs, Lego traverse une crise profonde depuis 1998, lorsque le groupe a enregistré la tout