Il y a «bras droit» et «bras droit». Les premiers cumulent leur fonction de confident du big boss avec celles officielles de numéro deux du groupe. Dans les couloirs, la rumeur parle d'eux comme successeur potentiel du patron. Ils connaissent aussi bien les arcanes de l'entreprise que la psyché du patron. Leur ambition ? Devenir numéro un, quand la place sera libérée. Rien de plus classique. Et puis il y a les autres : les bras droits «professionnels». Leur nom n'apparaît pas forcément dans les organigrammes, ou alors en plus petits caractères. Mais leur pouvoir au sein de l'entreprise et leur influence sur le big boss sont sans commune mesure avec leur grade officiel. Par rapport aux autres cadres dirigeants, le «bras droit» dispose d'une carte maîtresse, souvent jalousée : l'accès au président. Il est au courant de tout, de ses dernières réflexions stratégiques jusqu'à ses petits tracas personnels. Leur carrière est d'abord attachée à un homme (ou une femme), avant une entreprise ou un secteur. Ils savent qu'ils ne seront jamais numéro un.
Frustrations. Tous les patrons n'ont pas nécessairement de bras droit à disposition. Ce genre de couple est même plutôt minoritaire au sein du CAC 40. Mais, quand il existe, ils ne se quittent pas. Quitte à faire de grands écarts audacieux. Marc Meyer, par exemple, bras droit de Thierry Breton depuis plus de dix ans, le suit depuis Bull. Et quand l'ex-patron de France Télécom débarque à Bercy, il emmène avec lui, un seul collaborateur : M