Martial, 35 ans, avait envie de monter sa boîte de tee-shirts pour enfants. A la moitié du parcours, il est passablement dégoûté par la lourdeur de l'entreprise.
«Je savais que monter sa boîte n'était pas facile. En fait, ça relève du parcours du combattant. Au commencement, j'avais mon rêve et, petit à petit, je me retrouve devant la réalité. La grosse claque. Depuis deux ans, j'ai mis au point une micro-entreprise, Lait-Loup, qui fait des tee-shirts customisés pour les enfants. J'ai d'abord testé mon produit sur mes amis. Sans parler de réussite, ils ont été suffisamment emballés pour que je me décide à sortir de la confidentialité. C'est là que tout s'est corsé. J'ai appelé la chambre de commerce de Paris pour me faire identifier auprès des autorités, pour dire que j'existe, enfin, que j'aspire à exister. Après avoir bien expliqué mon projet, mon interlocutrice m'a renvoyé direct sur la chambre des métiers. Classé artisan alors que je me voyais plutôt comme un créateur et pas comme quelqu'un qui bricole avec ses petites mains sur un établi. Maintenant, je m'en fous, mais je n'ai pas aimé cette classification. Coup de téléphone à la maison des métiers qui, d'entrée, m'a vendu un stage de «préparation à l'installation». Mention spéciale, le stage de trente heures est obligatoire et payant, 200 euros. J'ai trouvé ça un peu fort. Surtout qu'il n'y a aucun test pour voir ce que les élèves ont retenu. J'ai reçu un certificat, mais qui n'atteste pas que je suis capable de monter