Menu
Libération

Le riz subventionné étouffe le Sud

Article réservé aux abonnés
Selon l'ONG Oxfam, les producteurs des pays pauvres souffrent de la concurrence sur leur propre marché.
publié le 11 avril 2005 à 1h41

C'est une scène tirée du dernier rapport d'Oxfam International, l'ONG britannique réputée pour ses réquisitoires contre la mondialisation libérale. Elle se déroule sur un marché de Tamale, au Ghana. Là, au milieu des étals colorés de fruits et légumes, des plateaux de riz local, cultivé dans les villages alentour, sont transportés par des commerçantes ghanéennes. Mais, à défaut de clients, elles voient toujours plus de passants attirés par des magasins remplis de grands sacs de riz blanc en provenance... des Etats-Unis, de Thaïlande ou du Vietnam. «Un exemple, selon Oxfam, des règles biaisées du commerce mondial du riz.»

L'ONG de lutte contre la pauvreté, respectée pour son expertise sur les racines du mal-développement, avait déjà dénoncé le cynisme des pays du Nord dès lors qu'il s'agissait de promouvoir leurs exportations de maïs, de lait, de sucre ou de coton. Cette fois, Oxfam a donc décortiqué le marché du riz, dans un système commercial mondial où les pays riches promettent qu'ils ont réellement l'intention de lutter contre la pauvreté. Sans pour autant garantir une agriculture au profit des populations les plus démunies.

Porte. Dans ce rapport intitulé «Enfoncer la porte», Oxfam estime que les prochaines négociations de l'OMC, en décembre à Hongkong, qui sont supposées promouvoir l'idée que le commerce peut être au service du développement, pourraient servir à enfoncer définitivement la «porte» des marchés agricoles des pays du Sud en réduisant les droits de douanes. Q