Patron à vie. Et si c'était ça, le rêve de Serge Tchuruk, le PDG d'Alcatel depuis 1995 (après avoir dirigé Total) ? A 67 ans, non content d'être le PDG le plus âgé du CAC 40, le voilà sans numéro 2 et prêt à rempiler pour au moins trois ans, ce qui lui fera atteindre l'âge quasi papal de 70 ans. Vendredi, Philippe Germond, directeur général adjoint du groupe, longtemps présenté comme son successeur, a claqué la porte. Quelques jours plus tôt, Serge Tchuruk faisait connaître son intention de changer les statuts du groupe pour pouvoir rester à son poste deux ans supplémentaires. Cette décision a-t-elle été la cause du départ de Germond ou la conséquence tirée par Tchuruk du fait que son numéro 2 ne faisait «finalement pas l'affaire» ? Quoi qu'il en soit, le résultat en termes d'image est déplorable. «C'est au moins le quatrième dauphin que Tchuruk sacrifie. Ça fait pas très joli, joli... Les investisseurs ne vont pas aimer», assure un spécialiste de la vie des affaires française.
Ringardisé. En préparant et en annonçant leur succession, parfois plusieurs années avant le terme de leur mandat, certains grands patrons français (Louis Schweitzer chez Renault, Lindsay Owen-Jones pour L'Oréal, Michel Pébereau à BNP Paribas ou Bertrand Collomb de Lafarge...) ont, d'un seul coup, ringardisé leurs homologues accrochés à leur fauteuil comme des berniques à leur rocher. Chaque fois, ces groupes ont profité du passage de témoin pour casser en deux la fonction omnipotente de président-direc