Quelle industrie française peut se targuer d'être le quatrième employeur privé ? De proposer des salaires supérieurs au Smic (1 430 euros brut pour 39 heures) ? De faire profiter ses salariés de formations qualifiantes ? D'assurer un rôle d'ascenseur social ? Mais qui rame pour se débarrasser d'une image de négrier qui ne proposerait que des petits boulots aux horaires barbares ? Les métiers de l'hôtellerie ont décidé de redorer leur blason au travers d'une campagne promotionnelle qui s'achève aujourd'hui à Paris (1).
Deux bus pour l'emploi sillonnent ainsi la France depuis le 22 février à la rencontre des jeunes publics. L'enjeu d'une telle opération ? Combler un retard estimé à quelque 70 000 postes tous secteurs confondus (restauration, hôtellerie, bars et discothèques). «Il est vrai que nos métiers sont synonymes de contraintes. Mais il faut les prendre comme un moyen original d'organiser sa vie», suggère Alain Bouchart, membre du directoire de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). Une vision de la vie qui passe mal, comme le souligne Amina, 17 ans, venue à Orléans rencontrer les patrons de restaurants : «Franchement, le travail est intéressant, mais qu'est-ce que je fais entre 15 heures et 18 heures, pendant la coupure ? T'as le temps de rien démarrer. Résultat : ça te fait des journées de 15 heures !» Ce qui n'est pas l'avis de Tatiana, 21 ans, qui compte bien profiter de son temps libre : «Moi, si j'ai choisi cette branche, c'est pour pouvoir pr