Durant trois ans, il a été le «deuxième soi» d'un ministre. Du matin au soir, il a suivi cet homme en connaissant tout de sa vie, réglant chaque minute de son agenda. «Je petit-déjeunais monsieur le ministre, je déjeunais monsieur le ministre, je dînais monsieur le ministre, et je dormais monsieur le ministre, j'en rêvais la nuit...» Un job à plein temps, sans week-ends ni soirées. La quarantaine parisienne, costume discrètement élégant, rehaussé d'une chevalière, François (1) est conseiller. Pas du prince, mais presque. Hier, un ministre, aujourd'hui, un homme d'affaires influent. «Les gens de pouvoir sont très isolés. Autour d'eux, une petite cour leur serine qu'ils sont formidables. Mon rôle est de leur prodiguer un conseil terre à terre comme le choix d'une paire de chaussures ou bien de les aider dans un choix stratégique.»
Tous services. Une actrice, un grand patron, un présentateur télé, un écrivain ou un homme politique : dès qu'ils en ont le pouvoir et les moyens, hommes et femmes de renom ont à leur disposition une personne qui leur «facilite la vie publique, professionnelle, voire privée», précise François. Un conseiller, dit-on en politique et dans le monde des affaires (lire ci-dessous). Un assistant, préfèrent les people du petit écran, de la mode ou de l'art contemporain. Pour ce genre de travail, pas d'annonces, ni de CV. Tout se passe par carnet d'adresses, rencontres, cooptation. Tout se joue à la confiance et en toute confidentialité. Des postes de l'ombre,