La semaine dernière, lors de la conférence de presse sur les résultats de la RATP, la présidente de l'entreprise, Anne-Marie Idrac, a été interrogée sur la grève des salariés du site de Montreuil de Mobicité, une filiale de la RATP. Elle a évacué le sujet ainsi : «Ce sont six salariés sur 44 000 du groupe.» Il fut un temps où Mobicité rendait la RATP plus diserte. La filiale (également présente dans quelques villes du sud de la France comme Aix-en-Provence ou Montpellier), mêlant insertion des jeunes et innovation technique, se voulait un service de transport de proximité pour les personnes isolées ou dépendantes. Turbo, l'émission de M6, avait fait un reportage sur ce nouveau service de taxis collectifs électriques à Montreuil, quelques mois après son lancement début 2002. Les salariés s'en rappellent avec le sourire parce que José, un conducteur, y était apparu sous le nom d'un directeur. Trois ans après, le projet est à la dérive.
«Tout ça pour rien». L'activité du site de Montreuil perd de l'argent, les subventions se sont progressivement éteintes, et l'avenir est obscur alors que le contrat liant Mobicité à la municipalité expire en juin. La dernière restructuration de l'activité, en février, s'est traduite par le départ de trois CDD et une réorganisation qui revient, selon les six salariés du site, à «saboter complètement l'activité». Fin février, ils se sont mis en grève, pour obtenir des embauches, une revalorisation salariale (en moyenne, ils sont payés 1 000 euros p