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Libération

Game Rover à Birmingham

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publié le 14 avril 2005 à 1h46

Birmingham, envoyée spéciale.

Bordée de vieux bâtiments en brique rouge aux vitres défoncées, de friches industrielles qui promettent depuis plusieurs années la naissance d'un parc technologique, désespérément vide, la route centrale qui traverse Longbridge conduit à ce qui est encore son poumon, l'usine MG Rover. Par la porte Q ne passent plus que les ouvriers chargés des derniers modèles produits dans l'usine depuis son arrêt il y a une semaine, lorsque les fournisseurs non payés ont refusé de livrer. John Towers, le président du groupe ­ l'un des quatre dirigeants de Phoenix Venture, qui a repris ce grand malade de l'industrie automobile en 2000 ­, a congédié lundi les employés. Et Tony Blair a assuré la paix sociale, décaissant une aide d'urgence pour pouvoir assurer les salaires de la semaine : 6,6 millions de livres (9,7 millions d'euros). Depuis, il règne un calme d'avant tempête, ce gros grain que redoutait le Premier ministre au démarrage de sa campagne électorale.

«Dérision». Tout le monde pressent que cette fois c'est foutu. Cherche des coupables. «Pas de commentaires», «non merci», «je n'ai rien à dire» : nombre d'ouvriers refusent de parler. «On nous l'a interdit», explique l'un d'eux. Adrian Ross, 47 ans, le leader syndicaliste de la TGWU (Transport and General Workers Union ) au sein de l'usine, sort du site abattu, pour faire le point de la situation, entre deux réunions avec les administrateurs provisoires qui ont été nommés jeudi, quand l'entreprise s'est pla