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Libération

Un ponte de Bercy dans la tourmente Rhodia

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Le directeur du Trésor accuse de chantage l'un des actionnaires de la firme.
publié le 14 avril 2005 à 1h46

L'un des hauts fonctionnaires les plus puissants de Bercy confronté à un financier qu'il accuse de chantage, voilà le dernier développement de l'affaire Rhodia, qui prend une tournure de plus en plus étrange. Mardi, Xavier Musca, le directeur du Trésor, s'est ainsi retrouvé dans les locaux de la brigade de répression des atteintes aux personnes, rue du Château-des-Rentiers à Paris.

Remuant. En face de lui, Hughes de Lasteyrie, actionnaire minoritaire très remuant de Rhodia. Le financier franco-belge, qui bataille contre la direction du groupe chimique, a engagé plusieurs procédures judiciaires. L'une d'elle met en cause les anciens administrateurs de la société, dont Thierry Breton, ministre de l'Economie. Selon Musca, Lasteyrie l'aurait menacé, au cours d'une rencontre en tête à tête, de «lancer une campagne de presse contre Breton» s'il n'obtenait pas, sous quarante-huit heures, que Sanofi-Aventis, ex-Rhône-Poulenc et ancienne maison mère de Rhodia, lui verse 40 millions d'euros. Une somme équivalente au montant des pertes subies par Lasteyrie depuis son investissement en 2001 dans Rhodia. Suite à cette rencontre, le directeur du Trésor a saisi le parquet, en dénonçant un «chantage» et une «extorsion de fonds».

Lasteyrie, lui, explique qu'il n'a jamais tenu de «propos menaçants». Il demandait seulement que le gouvernement intervienne pour régler la question de la responsabilité financière de Sanofi-Aventis dans la dépollution de sites chimiques qui appartiennent aujourd'hui