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Libération

Nestlé: succès d'estime pour les frondeurs

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Un fonds éthique d'actionnaires a tenté de faire barrage au cumul des fonctions du PDG.
publié le 15 avril 2005 à 1h47

Genève correspondance

La revendication éthique monte chez les actionnaires de Nestlé. Lors de leur assemblée générale, hier à Lausanne, 35,94 % des porteurs de parts du n° 1 mondial des produits alimentaires ont soutenu la proposition du fonds suisse Ethos qui demandait d'interdire au grand patron du groupe, l'Autrichien Peter Brabeck, le cumul des fonctions de directeur général et de président du conseil d'administration.

Pression. La demande d'Ethos a été rejetée après plus de quatre heures de réunion. Mais Dominique Biedermann, le directeur général de ce fonds éthique, représentant de 83 caisses de pension (dont 5 grandes caisses publiques), a fait trembler le géant agroalimentaire de Vevey, sur les bords du Léman. Pourfendeur du manque de transparence au sein des grandes entreprises helvétiques, ce dernier s'attendait au mieux à recueillir 20 % des voix. Il avait dénoncé, juste avant le début de l'assemblée générale, les «pressions inadmissibles exercées sur lui et ses alliés par le groupe depuis des semaines». Le bon tiers des voix hostiles au double mandat est plus qu'un succès d'estime. «Brabeck sait qu'il n'a plus les coudées aussi franches qu'avant. Il est apparu plus fragile que prévu», jugeait hier soir un analyste de la banque UBS. Homme fort de Nestlé depuis 1997, après trente ans de carrière au sein du groupe, l'Autrichien va certes pouvoir cumuler la fonction de président, abandonnée hier par Rainer Gut, et celle de directeur. Mais les temps ont changé. Contrair