Pascal Lamy a viré vendredi en tête du marathon vers la direction générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais le Français sait que rien n'est joué, dans une course faite de pièges et d'alliances versatiles entre les 148 pays membres. L'ex-commissaire européen au commerce peut savourer d'avoir glané le plus grand nombre de soutiens lors du premier tour de consultations.
Après avoir «confessé» les ambassadeurs, la Kényane Amina Mohammed qui préside le comité de sélection s'est bornée à annoncer que Lamy devance Jaya Krishna Cuttaree, le ministre mauricien du Commerce, et Carlos Perez del Castillo (jusque-là favori), ancien délégué de l'Uruguay au sein de l'institution. Le Brésilien Luiz Felipe de Seixas Correa, représentant de son pays à l'OMC, finit quatrième. Un revers pour cet artisan de la création du G20, club de grands pays en développement opposés aux subventions des pays riches, et notamment soutenu par la Chine. Le Brésil a annoncé son retrait vendredi.
Lamy bénéficie du soutien des 25 pays de l'UE et des Etats-Unis. Cuttaree est appuyé par les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) ; del Castillo par ceux d'Amérique latine. Chacun assure être celui qui réconciliera les pays pauvres avec le commerce international. Convoité, le poste est sans réel pouvoir décisionnaire. Mais son rôle d'arbitre entre des intérêts contradictoires en fait un «accoucheur de consensus» essentiel dans les relations internationales. D'autant que 2005 sera décisif. L'instituti