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Libération

Du «Bolkestein chez les marins»: la SNCM en grève

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La création du registre international français ajoute à l'inquiétude des syndicats.
publié le 18 avril 2005 à 1h49

La SNCM est encore en grève. Entre les appels lancés par les syndicats contre le plan de redressement de la Société nationale Corse-Méditerranée en début d'année et les protestations contre la réforme du pavillon français, la compagnie maritime publique n'en finit pas d'épuiser ses capacités de résistance.

Perturbations. Depuis mardi, la quasi-totalité des traversées entre le continent et la Corse ont été annulées à la suite d'un mot d'ordre de grève des marins CGT de la SNCM contre le RIF, le registre international français (Libération du 15 avril) que les marins assimilent à un pavillon de complaisance. Hier soir, l'assemblée générale des marins CGT a décidé la poursuite du mouvement. La compagnie indiquait sur son site Internet que les traversées prévues aujourd'hui comportaient «un risque d'annulation très élevé». Au total, depuis vendredi, les annulations ont touché 11 000 passagers, vers la Corse et le Maghreb et la compagnie a déjà perdu près d'1,5 million d'euros.

«La balle est dans le camp du gouvernement, tant en ce qui concerne le RIF qu'au sujet de la nouvelle table ronde que nous réclamons pour nous apporter des garanties sur l'avenir de l'entreprise», répète inlassablement Jean-Paul Israël, secrétaire général des marins CGT de Marseille. «On assiste ici à du Bolkestein appliqué au transport maritime, puisque le RIF autorise ­ dans les zones internationales ­ tout armateur à embarquer des marins payés aux conditions salariales et sociales de leur pays d'origine»,