C'est un peu comme si les grands argentiers de la planète avaient soudain réalisé l'ampleur de la menace. La profondeur abyssale des déficits américains ressemble à une bombe économique à retardement. Impossible de prévoir le moment de la déflagration, mais, si elle n'est pas désamorcée à temps, elle finira par exploser. Au point de gripper la croissance mondiale. Réunis ce week-end à Washington, en marge des assemblées de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), les ministres des Finances des sept pays les plus riches (G7) se forcent à être confiants, garantissant une croissance mondiale de 4,3 %, après 5,1 % l'an passé. Mais ils n'hésitent plus à évoquer les menaces qui pèsent sur cette croissance. Notamment lorsqu'ils parlent des déficits commerciaux des Etats-Unis qui ont atteint le chiffre record de 666 milliards de dollars (5,7 % du PIB américain).
Flexibilité. «Si les politiques économiques ne s'adaptent pas pour réagir à ces déséquilibres, nous courons le risque d'une correction abrupte des marchés à un moment où, pour diverses raisons, la confiance pourrait s'évaporer», a déclaré samedi Rodrigo Rato, le directeur général du FMI. Certes, ce dernier a évoqué une croissance européenne ou japonaise trop atone, insistant sur le fait que ces pays devraient engager des réformes structurelles pour introduire toujours plus de flexibilité. Mais jamais le patron du FMI n'avait tant insisté sur la situation économique américaine. Même la Banque