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Libération

Un avocat trop syndiqué pour son cabinet

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Pour Avi Bitton, sa mise à l'écart chez Clifford Chance, à Paris, est liée à son engagement.
par Clémence DUNAND
publié le 18 avril 2005 à 1h48

Avi Bitton, jeune avocat de 28 ans, s'est mis à dos Clifford Chance, le «plus grand cabinet d'avocats du monde», dixit son site Internet. Son tort, selon lui : être syndicaliste. Tout démarre comme dans la Firme, le film de Sydney Pollack. Fraîchement diplômé, Avi Bitton est embauché en novembre 2003 au bureau français de ce cabinet international. Rapidement, les piles de dossiers et les horaires s'allongent, «jusqu'à 65 heures par semaine», raconte le jeune avocat, qui mène parallèlement une activité associative et syndicale que personne ne lui reproche.

Défauts. Mais en novembre 2004, après avoir aidé l'un des associés du cabinet à décrocher un siège au Conseil de l'ordre des avocats, il est convoqué pour un entretien. On lui reproche ses activités extraprofessionnelles. D'après le compte rendu officiel, Avi Bitton doit corriger ses «défauts», notamment «sa tendance à choisir des dossiers donnant le sentiment qu'il organise son travail en fonction de ses diverses activités associatives et autres hors du cabinet». «Le message était clair, estime le jeune avocat. L'élection au Conseil de l'ordre étant passée, je devais cesser mes activités associatives et syndicales.»

Un conseil qu'il n'a pas l'intention de suivre. Une semaine plus tard, il se fait désigner délégué syndical CFTC et représentant auprès du comité d'entreprise (CE). «Je suis le seul avocat délégué syndical du barreau de Paris, annonce-t-il fièrement. Dans la foulée, on m'a retiré mon dossier principal et changé d