Genève, correspondance.
Vent mauvais pour les capitaines d'industrie helvétiques. Après la mobilisation, la semaine dernière, des actionnaires de Nestlé contre le cumul des mandats du patron du numéro 1 de l'alimentaire, Peter Brabeck, les salaires mirobolants versés aux principaux chefs d'entreprise agitent la Confédération. Hier, une enquête du quotidien zurichois Blick a révélé que les patrons helvètes trustent les plus grosses rémunérations d'Europe.
Sur les 33 plus gros salaires européens, les trois premiers sont versés à des Suisses. En tête, le directeur du Crédit suisse Oswald Grübel (15 millions d'euros annuels), suivi par son collègue banquier de l'UBS Marcel Ospel (13,8 millions d'euros) et par le PDG de Novartis Daniel Vasella (13,4 millions d'euros). Josef Ackermann, le Suisse qui dirige la Deutsche Bank, est cinquième. Peter Brabeck, qui lui est autrichien, arrive en septième position.
Ce palmarès est, dans certains cas, à l'image des profits records engrangés par leur entreprise en 2004. Et les défenseurs de ces rémunérations faramineuses font remarquer qu'elles restent inférieures à celles des plus grands patrons américains. Des comparaisons qui passent mal auprès des salariés et des gestionnaires de fonds éthiques. «Les douze administrateurs de l'UBS ont touché à eux seuls en 2004 près de 100 millions d'euros, soit l'équivalent du salaire annuel d'un millier de jeunes», note un analyste genevois. Hier, le fonds d'investissement Ethos s'est fendu d'un communiqué