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Libération

L'argent, nerf de la guerre contre les pandémies

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Des multinationales s'associent au financement du fonds mondial.
publié le 20 avril 2005 à 1h50

Mobiliser, toujours, «plus que jamais». Et pour cela, Richard Feacham, le directeur exécutif du Fonds mondial contre les pandémies, parle d'un «jour historique» pour qualifier le lancement, hier à Paris, des Amis du Fonds mondial Europe. Formule un brin démesurée pour un outil, même adoubé hier par la présence de deux ministres (Douste-Blazy, Santé, et Darcos, Coopération), destiné à «promouvoir le Fonds auprès de l'opinion publique européenne» ou à «sensibiliser le secteur industriel et commercial aux enjeux de solidarité internationale».

Vide. Pour oxygéner le Fonds mondial, qui, en deux ans d'existence, a lancé 300 programmes dans 127 pays, «il faut que les entreprises se mobilisent à leur tour», dit Michèle Barzach, présidente des Amis du Fonds Europe. Les fameux PPP (partenariat public-privé), vantés il y a deux ans ? C'est le vide, dénoncé même par un récent rapport du Forum économique mondial. L'an passé, moins de 4 % du cash du Fonds venait du privé. De fondations, en fait, comme celles de deux Bill (Gates et Clinton). «On a quand même deux ou trois firmes qui ont donné 1 million de dollars, assure Feacham, comme Winterthur ou Statoil. Mais c'est vrai, les PPP ne peuvent pas être que du cosmétique.»

Sur le papier, la cause n'est pas perdue. Il suffit de voir les PDG de multinationales membres du conseil d'administration de ces Amis du Fonds : Garnier (laboratoires Glaxo-Smith-Kline), Dehecq (Sanofi Aventis), Lauvergeon (Areva). Mais aussi Proglio (Veolia), qui tentait