On va pouvoir à nouveau jouer à la marchande dans les hypermarchés Carrefour. Face à un effritement de sa part de marché et de son chiffre d'affaires, et une baisse des prix insuffisante pour doper les achats, le géant de la grande distribution modifie son concept. Selon nos informations, 350 salariés qui travaillent au siège du groupe vont être appelés dans les mois qui viennent à rejoindre les rayons des hypers, avec le titre de chef de secteur. Des superresponsables de rayons, chargés de vérifier l'approvisionnement des produits frais, la conformité de la présentation du rayon boulangerie-pâtisserie, ou la présence suffisante de vendeurs au rayon électroménager pour répondre à la demande. Un mouvement qui annonce une remise en cause du concept de l'hyper fondé sur le libre-service.
Trop loin. Et pour cause: cette conception héritée des années 60, celle d'un immense hangar désincarné, avec des rayons dans lesquels le client doit se servir tout seul sous une lumière agressive, semble à bout de souffle. «On est peut-être allé trop loin dans la déshumanisation», explique un responsable du groupe. Signe des temps, les boulangers, poissonniers ou même pharmaciens réapparaissent déjà dans les rayons. Suivront : des vendeurs de voyages, d'électroménager ou de plats préparés, compétents et surtout disponibles. Un passage du «marketing de masse», au «marketing ciblé», a déclaré hier José Luis Duran, nouveau président du directoire, pendant l'assemblée générale des actionnaires. «C'e