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Libération

Mme C., gardienne délogée

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publié le 25 avril 2005 à 1h54

Conseil de prud'hommes de Paris section activités diverses

Assia C. est loin d'être à l'aise. C'est sa fille qui la guide, lui fait signe qu'elle doit se lever pour saluer et se lever à nouveau pour montrer qu'elle est prête à parler si on le lui demande. Son avocate s'en chargera. En 1979, Mme C. a été embauchée comme gardienne dans un immeuble du VIIIe arrondissement à Paris. Près de l'avenue de Friedland. A deux pas des Champs. Elle conteste son licenciement et ses conditions.

«Tout se passe bien jusqu'en 1997, quand le syndic de copropriétaires change de mains», explique l'avocate. En 1998, elle reçoit un premier courrier de remarques «parfaitement infondées» sur l'entretien de l'escalier. «Ma cliente faisait la même chose depuis dix-huit ans, en donnant pleinement satisfaction», insiste-t-elle. «L'employeur a fait jouer son pouvoir discrétionnaire», répond l'avocate du syndic. Assia C. répond à ce courrier et aux autres : «Ce fut une série qui ne s'arrêta qu'en 2003, un nombre incalculable d'avertissements et de convocations envoyés à ma cliente. Pour la faire craquer et avoir à payer le moins cher possible son départ.» En octobre 1999, des boîtes aux lettres sont installées dans l'immeuble, nouveau courrier du syndic. «Il lui annonçait que les conditions de travail de Mme C. ayant changé, elles ne nécessitaient plus une permanence dans la loge. Se dessine alors l'obligation de quitter son appartement», explique l'avocate d'Assia C. Un simple poste de femme de ménage lui