Tokyo de notre correspondant
Jazz fusion, écrans géants, rock assourdissant, projecteurs fluo et mise en scène hollywoodienne... Rien ne manquait hier, à Tokyo, pour la dernière mégaconférence de presse de Carlos Ghosn comme président de Nissan. Avant de prendre la tête de l'alliance Renault-Nissan, le 29 avril, le patron français le plus adulé du Japon a annoncé à la vitesse d'un turbo des résultats spectaculaires.
Les traits tirés, visiblement fatigué, celui que les Japonais appelaient le «tueur de coûts» (pour son goût de la gestion rigoureuse) a reconnu modestement que les trois objectifs du plan Nissan 180, clos le mois dernier, n'avaient pas tous été atteints. Si Nissan a annulé sa dette et porté sa marge opérationnelle à 9,96 % (au-delà des 8 % promis), il a manqué l'objectif du «1 million supplémentaire de véhicules vendus». Un résultat qu'il faut aussitôt nuancer. Dans un environnement dégradé, pénalisé par la volatilité des taux de change et les prix élevés des matières premières, Nissan a en effet vendu 3,388 millions d'unités en 2004-2005 (+10,8 %) avec un bénéfice net de 3,81 milliards d'euros. Mieux : le constructeur dispose d'un excédent de liquidité (1,49 milliard d'euros). Et l'année 2005 s'annonce bonne. Plusieurs pays sourient à Nissan. Comme les Etats-Unis, où ses ventes ont progressé de 18,4 %. Et la Chine où il a vendu, avec son allié Dong Feng, plus de 190 000 unités en 2004 (plus de 90 % de hausse.)
Des trémolos dans la voix, Ghosn a dit combien il avait