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Dans le Loiret, des apprentis confrontés à la maltraitance

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Une étude de la chambre des métiers pointe le problème et y voit une des raisons de la désaffection.
publié le 27 avril 2005 à 1h56

Orléans correspondance

Pas facile d'amener les jeunes aux filières manuelles. Profitant de la Semaine nationale de l'artisanat (du 22 au 29 avril), la chambre de métiers et de l'artisanat du Loiret et la direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) ont cherché à connaître les raisons qui pouvaient conduire un gros quart des apprentis à renoncer, au cours de la première année, à leur cursus.

Un questionnaire a été adressé aux apprentis et aux maîtres d'apprentissage du Loiret. Les résultats de l'étude, que Libération s'est procurée, soulignent quelques-unes des raisons pouvant expliquer cette désaffection : 32 % des apprentis interrogés considèrent «leur formation en entreprise en inadéquation avec la préparation au diplôme». Et, parmi cette frange de déçus, 40 % «estiment qu'il y a carence d'encadrement ou incompétence du maître d'apprentissage». Pour la première fois en France, un rapport émanant d'une chambre de métiers pointe clairement la maltraitance comme étant «l'une des raisons de la désaffection des jeunes pour l'apprentissage».

Sur le terrain, les cas sont bien présents. «Ma patronne m'obligeait à rester debout toute la journée, se souvient Mélanie, 16 ans, apprentie coiffeuse. Elle disait que le client ne devait pas nous voir assises...» Autre témoignage, celui de Rémi, 16 ans, «souffre-douleur» dans un garage : «Je n'ai rien appris. Tout le monde me considérait comme la boniche de service, la tête de Turc.» Et une autr