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Libération

Le couteau suisse perd une lame

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Victorinox, premier fabricant, a racheté son rival historique.
publié le 27 avril 2005 à 1h56

Genève correspondance

Victorinox a tranché dans le vif. Le premier fabricant helvétique des célèbres couteaux suisses sera désormais le seul à produire ces lames de réputation mondiale après le rachat, hier, de son rival historique Wenger basé à Delémont, dans le canton du Jura. Les deux marques à croix blanche, seules autorisées à porter ce sigle en tant que fournisseurs exclusifs de l'armée suisse, resteront disponibles sur le marché. Mais dans les faits, ce rapprochement scelle la victoire sans appel de Victorinox, basé à Ibach, dans le canton de Schwyz (Suisse centrale). Avec ses 1 500 employés (contre 150 pour Wenger), le coutelier alémanique caracole depuis longtemps en tête des ventes. 27,5 millions de couteaux suisses ­ de la Swisscard qui offre un canif et une paire de ciseaux dans une pochette de la taille d'une carte de crédit au Swisstool, mi-couteau mi-outil avec pince, tournevis et scie ­ sont aujourd'hui vendus chaque année dans 150 pays.

L'acquisition de Wenger révèle toutefois les difficultés du secteur. Malgré de gros efforts de design ­ un manche plus ergonomique a été introduit en 2004 ­ le coutelier jurassien a vu son chiffre d'affaires chuter de 36 % entre 2000 et 2004, sous le coup... de la concurrence de Victorinox et, surtout, de l'invasion des contrefaçons. Rien qu'en Chine, 60 millions de faux couteaux suisses (avec leurs petites croix beiges ou blanches) sont fabriqués chaque année et vendus pour quelques euros dans le monde entier. «On retrouve le