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Libération

Carrefour : après le scandale, le blocus

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Grève des entrepôts après l'annonce de la retraite record accordée à l'ancien PDG.
publié le 28 avril 2005 à 1h57

La retraite à 38 millions d'euros de Daniel Bernard, l'ancien PDG du groupe, commence à faire de grosses vagues sociales chez Carrefour. L'intersyndicale CFTC-FO-CDFT vient de lancer un mouvement de «grève illimitée» dans les trente entrepôts français du numéro 2 mondial des hypers. Objectif : obtenir 50 euros bruts mensuels de plus pour chacun des 7 000 salariés de la logistique.

A en croire les syndicats, les employés sont «exaspérés» par l'affaire Bernard. «On était en pleines négociations salariales quand l'indemnité de l'ancien patron a été rendue publique. La direction nous propose 24 euros bruts mensuels en nous expliquant que c'est le meilleur chiffre que l'on peut avoir : elle se moque du monde», commente François Lermytte, délégué national CFTC de LCM, la filiale ad hoc de Carrefour.

Hier après-midi, l'activité de l'entrepôt d'Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), dont François Lermytte est salarié, était stoppée : «Nous avons arrêté de préparer les palettes de produits ultrafrais. Les camions n'ont donc plus rien à venir chercher ici», explique le syndicaliste. Même situation à l'entrepôt LCM de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), qui fournit en produits frais 150 des 588 supermarchés Champion du groupe. «La direction nous bassine avec les efforts supplémentaires que nous allons devoir faire en productivité, et ce brave homme prend 38 millions d'euros ! Ça a surmotivé les gens pour la grève», explique Gilles Grenier, délégué national FO de LCM. Ni lui ni François Lermytt