Buenos Aires de notre correspondant
La vente par EDF de 90 % du capital de sa filiale argentine Edenor, annoncée hier matin, clôture trois ans de relations houleuses avec le gouvernement argentin. EDF a également annoncé son retrait du Brésil en raison du fort taux d'impayés. La semaine dernière encore, Edenor, qui compte sept millions de clients dans le Grand Buenos Aires, avait refusé la proposition des autorités d'une augmentation graduelle des tarifs bloqués depuis janvier 2002 puis d'une renégociation du contrat en 2006. Le repli d'EDF de l'Argentine et du Brésil intervient dans le cadre d'une stratégie plus globale de l'entreprise qui vise l'abandon des marchés émergents pour se concentrer sur l'Europe.
Les affaires d'EDF, installée depuis 1992 en Argentine,allaient bon train jusqu'à la dévaluation de 70% du peso début 2002. Depuis, avec des tarifs parmi les plus bas d'Amérique latine, l'entreprise a accumulé 100 millions d'euros de pertes mais traîne surtout une dette de près de 400 millions d'euros. Comme une trentaine d'autres compagnies étrangères installées en Argentine, EDF a porté plainte devant le Cirdi (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements) pour tenter d'obtenir des Argentins une compensation financière après la dévaluation brutale du peso et une loi interdisant toute augmentation des tarifs des services publics.
Le gouvernement a toujours conditionné la possibilité d'une augmentation de tarifs à la décision d'EDF de