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Libération

Face à la grève, Carrefour marchande au cas par cas

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Vendredi, la moitié des entrepôts restait bloquée, les salariés réclamant 50 euros de plus par mois. La direction négocie site par site.
par Haydée Sabéran, Gilbert Laval et David MEDIONI
publié le 30 avril 2005 à 2h00

A Plaisance-du-Touch, aux Ulis et à La Chapelle-d'Armentières

Après une semaine de conflit salarial chez LCM-Logidis, la filiale logistique de Carrefour, dont l'ancien président Daniel Bernard touchera 38 millions d'euros d'indemnités de départ (Libération du 22 avril), 16 sites sur 30, selon le groupe, restaient en grève vendredi après-midi. Soucieuse d'éviter des ruptures d'approvisionnement à la veille du week-end, la direction tente de calmer le jeu au coup par coup : les propositions faites aux 6 800 salariés de Logidis, qui réclament 50 euros bruts d'augmentation mensuelle, varient selon les départements ou les régions. Mais près de Paris, dans la région toulousaine ou dans le Nord, les grévistes semblent déterminés à poursuivre le mouvement.

Les Ulis exaspérés de «n'être jamais écoutés»

Vendredi matin, à l'entrepôt Logidis des Ulis (Essonne), les camions de livraison sont partis quasiment vides vers les magasins Shopi, Champion ou Huit à Huit : pas de palettes à emporter, pas de personnel pour charger. «50 euros bruts mensuels... pas 38 millions !»Les pancartes des salariés sont claires. Sur 170 personnes, 110 sont en «grève illimitée et reconductible» depuis mercredi à l'appel de l'intersyndicale FO-CGT-CFDT-CFTC. Leurs revendications ne sont pas nouvelles mais l'annonce de la retraite dorée accordée à l'ex-PDG de Carrefour n'a fait qu'amplifier leur mécontentement. «Nous sommes exaspérés de n'être jamais écoutés», disent les uns. «On en a vraiment marre : 50 euros brut