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Libération

L'éthique d'Ethos titille la tête de Nestlé

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Le fonds d'investissement traque, dans le capitalisme suisse, les cumulards comme Brabeck.
publié le 2 mai 2005 à 2h01

Genève, correspondance.

Cet homme croit aux vertus du capitalisme tempéré par l'éthique. Et raille les managers «tout-puissants» qui se comportent comme s'ils étaient propriétaires de leurs entreprises. Dominique Biedermann, 47 ans, directeur de la fondation suisse d'investissement Ethos, qui gère 83 caisses de pension suisses, est encore tout retourné d'avoir croisé le fer, le 14 avril, avec Peter Brabeck, le président et directeur général de Nestlé. Une passe d'armes qui a bien failli contraindre ce dernier à abandonner l'un de ses deux mandats. L'affaire a rebondi vendredi à l'Assemblée générale du Crédit suisse à Zurich, où Ethos s'est de nouveau opposé au PDG de Nestlé, administrateur de la banque, au motif que celui-ci n'a «pas le temps de mener de front ses différentes fonctions». Brabeck a été reconduit. Mais après avoir dû renoncer, sous la pression, au poste de vice-président du conseil d'administration.

Le 14 avril, Dominique Biedermann avait déjà failli faire tomber Peter Brabeck. Lors de l'assemblée générale des actionnaires de Nestlé, à Lausanne, Ethos avait décidé de s'opposer au cumul des mandats du patron du géant de l'agroalimentaire mondial. Ce dernier espérait pourtant bien se faire élire dans un fauteuil à la double fonction de directeur général du groupe et de président. C'était sans compter sur la fondation d'investissement. «Nous n'avions jamais, jusque-là, déposé de résolution d'actionnaire chez Nestlé, confie Dominique Biedermann, au siège d'Ethos fac