Un milliard trois cents millions d'euros envolés, l'adieu à un marché jugé stratégique : le grand fiasco italien d'EDF pourrait être scellé aujourd'hui. La direction a évoqué hier la convocation d'un conseil d'administration extraordinaire. Il y serait question d'un abandon définitif de l'électricien italien Edison. La sortie est aujourd'hui l'hypothèse «la plus probable», EDF ne parvenant pas à s'extraire du bourbier italien où l'entreprise patauge depuis quatre ans.
En reprenant les commandes d'EDF, Pierre Gadonneix a hérité d'une situation pourrie : EDF s'est engagée en 2001 à racheter la totalité du capital de Ieb, holding détenant 68,3 % d'Edison. Alors que les rachats devaient être honorés entre avril et septembre 2005, l'opération s'est muée en traquenard : un décret italien, conçu pour contrer les ambitions d'EDF, limite à 2 % les droits de vote de l'entreprise dans Edison, et ce, quelle que soit la participation de l'électricien français au capital de son homologue italien. Une décision qui fait de la prise de contrôle d'Edison une affaire calamiteuse. En dépit d'un activisme diplomatique français depuis plusieurs mois, EDF n'a toujours pas obtenu l'abrogation du décret protectionniste. L'entreprise a juste réussi à suspendre l'opération de rachat des actions d'Ieb en recourant à un arbitrage. Maigre succès...
La semaine dernière, c'est d'un autre front qu'EDF a reçu une mauvaise nouvelle. La loi italienne oblige EDF à lancer une OPA sur la totalité d'Edison en cas de