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Libération

EDF rallumé en Italie

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Le dégel de ses droits de vote dans Edison lui rouvre des perspectives transalpines.
publié le 7 mai 2005 à 2h05

Rome, de notre correspondant.

Après quatre ans de contentieux, Rome et Paris ont signé vendredi la pax energetica. Le gouvernement Berlusconi a en effet approuvé en Conseil des ministres un décret rouvrant les portes de la péninsule à EDF. Depuis mai 2001, le colosse énergétique français qui s'était emparé quelques semaines plus tôt d'une partie d'Edison, le second groupe énergétique transalpin, avait vu ses droits de vote gelés à 2 % par l'Italie, qui dénonçait une sorte de colonisation de son marché. En clair, EDF contrôlait jusqu'à présent 2,34 % d'Edison ainsi que 18,03 % d'Italenergia Bis (Ieb qui détient à son tour 62 % d'Edison) mais ne pouvait exercer son pouvoir. Pire, en vertu d'un complexe système d'option de vente et d'achat, le groupe français risquait de se retrouver avec la quasi-totalité du capital d'Ieb sur les bras (moyennant un engagement financier vertigineux de l'ordre de 12 milliards d'euros) tout en restant bloqué à 2 % des droits de vote.

Inflexible. Durant des mois, les autorités françaises ont fait le forcing auprès de leurs interlocuteurs italiens pour faire sauter le barrage et ont même multiplié les recours auprès de la Commission européenne. Mais jusqu'à présent Rome se montrait inflexible et dénonçait le manque de réciprocité français. «On se moque de nous, s'insurgeait encore il y a quelques jours Bruno Tabacci, le président de la commission activités productives de la Chambre des députés. Tant que la France n'ouvrira pas son marché électrique,