New York de notre correspondant
C'est l'histoire d'un débat sur la discrimination des homosexuels qui a menacé de faire imploser l'une des entreprises les plus connues de la planète. Une révolte interne qui a finalement amené Microsoft à changer publiquement d'avis en moins de trois semaines. Vendredi soir, Steve Ballmer, son PDG, a été contraint d'envoyer un e-mail à ses 35 000 employés, contredisant pratiquement mot pour mot un autre e-mail daté du 22 avril. A cette date, il annonçait que la compagnie avait décidé de dévier de sa ligne politique traditionnelle en faveur des minorités, pour retirer son soutien à une législation locale contre la discrimination envers les homosexuels. Ballmer expliquait alors que Microsoft avait décidé de «réfléchir au rôle qui était le sien dans le cadre des vastes débats de société» et que le groupe voulait se concentrer sur les lois qui avaient «un lien plus direct avec ses activités commerciales».
Pétition. Le revirement de Microsoft reflète en réalité l'incroyable controverse qui a agité la compagnie depuis la fin d'avril. Ces dernières années, de son quartier général de Redmond, Bill Gates avait en effet choisi de faire de Microsoft un exemple de l'intégration des gays dans l'entreprise. Dans un Etat de Washington libéral (à gauche, au sens américain), la compagnie fut l'une des premières à accorder tous les avantages sociaux aux couples homosexuels. Et, depuis deux ans, Gates s'était officiellement prononcé pour la fameuse loi présentée