Rome de notre correspondant
En ligne de mire de la Commission européenne, le gouverneur de la Banque d'Italie Antonio Fazio a finalement autorisé, vendredi, la banque néerlandaise ABN Amro à reprendre Antonveneta. Au fil des semaines, la bataille autour de cette banque de taille moyenne, basée à Padoue, est devenue une sorte de test national sur la capacité de l'Italie à repousser les convoitises étrangères, au risque d'enfreindre les règles sur la concurrence européenne. Le gouverneur de la banque centrale s'emploie en effet à multiplier les obstacles pour préserver le système bancaire transalpin des incursions étrangères, tandis qu'en toile de fond les autorités de Rome tentent de dresser des barrières dans certains secteurs comme celui de l'énergie. En 2001, le Parlement italien avait par exemple approuvé un décret gouvernemental limitant à 2 % les droits de vote d'EDF dans Edison le deuxième groupe électrique italien , justifiant cette décision par un manque d'ouverture du marché français. Le contentieux n'a été résolu que vendredi, au terme d'un véritable marchandage et de quatre ans de polémiques (lire ci-contre).
Le conflit autour d'Antonveneta est, en revanche, encore loin de son épilogue. Antonio Fazio a certes autorisé, vendredi, le géant bancaire néerlandais à lancer une offre publique d'achat sur 100 % d'Antonveneta. Mais, pour ABN Amro, la campagne d'Italie est en train de virer au cauchemar. Déjà présente dans le capital de la banque de Padoue à hauteur de 20