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Libération

Ministère à l'envers

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En janvier, les 900 fonctionnaires de la Culture et de la Communication ont été réunis dans un même bâtiment : un chamboulement autant géographique que psychologique.
publié le 9 mai 2005 à 2h06

Elle en est sûre, elle l'a chronométré : partant du seuil de l'immeuble flambant neuf du ministère de la Culture, elle a souvent mis jusqu'à un quart d'heure à rejoindre son bureau. «Sur les neuf ascenseurs, sept sont tombés en panne en même temps. Sachant qu'on est 900 dans le bâtiment, on attendait un temps fou pour monter dans les étages. On ne s'y retrouvait pas dans les couloirs labyrinthiques et comme les signalisations des bureaux sont incompréhensibles, les gens ont scotché des feuilles où ils ont imprimé leur nom en corps 23 pour qu'on puisse les retrouver...», raconte une salariée. Le déménagement a eu lieu en janvier. Les agents du ministère de la Culture et de la Communication, jusqu'alors répartis dans 17 immeubles parisiens, sont réunis dans le prestigieux immeuble du 182, rue Saint-Honoré, dans le Ier arrondissement de Paris, signé par l'architecte Francis Soler.

A l'extérieur, une résille en acier aux courbes contemporaines enrobe le bâtiment. A l'intérieur, un jardin de 170 m2 est censé reconstituer «une microforêt australe issue de Nouvelle-Zélande et de Tasmanie», dit le dossier de presse. Les travaux ont coûté 71 millions d'euros. Et pourtant. «On est perdu, rapporte une salariée. Cette résille donne une impression carcérale, un peu claustro.» Temporisation du ministère : «Avant le déménagement, certains agents avaient peur de passer d'une petite vie un peu autonome à ce grand bâtiment, peur de devenir des anonymes. Il faut qu'ils apprennent à vivre ensemb