Rémi, 16 ans, a passé deux années comme apprenti dans un garage d'Orléans.
Il revient sur cette «parenthèse».
«La mécanique auto, c'était vraiment une passion pour moi. Je n'y suis pas arrivé par hasard. Depuis toujours, nous passons, mon père et moi, des heures à entretenir, démonter et remonter des pièces de moteur. J'aurais aimé poursuivre des études supérieures en mathématiques, par exemple. Mais mes résultats scolaires n'étaient pas suffisants et l'idée de toucher au monde du travail par le biais de l'apprentissage me semblait intéressante. J'ai donc opté pour une formation en alternance, moins théorique. Il a fallu trouver un patron de garage qui veuille bien signer ma convention. Ça n'a pas été compliqué. Je crois que tout le monde y trouvait son compte. Et puis, comme simple pré-apprenti, je ne percevais aucun salaire...
Les premiers jours se sont plutôt bien passés, même si j'avais l'impression de déranger un peu tout le monde. Chacun avait ses habitudes, sa façon de travailler. Je suis arrivé au moment où le carnet de commandes était rempli. J'ai bien compris que l'urgence, ça n'était pas ma formation... Et que j'étais le cadet de leurs soucis. Comme transparent. Je ne sais pas comment le centre de formation choisit les boîtes qui accueillent des apprentis, mais ça me semble léger. Aucun de la dizaine d'employés que compte le garage ne faisait attention à moi. Je devais être un apprenti de plus dans la chaîne. Je ne sais même pas s'ils connaissaient mon prénom. On m'a