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Libération

La confection turque s'effiloche

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La perte de marchés à l'export pourrait aggraver la situation de travailleurs déjà précaires.
publié le 11 mai 2005 à 2h07

Istanbul correspondance

Tout miser sur le haut de gamme, sur l'innovation, sur un système de production hyperflexible, capable de répondre au plus vite à la demande des clients. Voilà déjà plusieurs années que l'industrie turque du prêt-à-porter et du textile a décidé de copier le modèle de production de l'industrie de l'Union européenne. Histoire d'anticiper les effets de la fin des quotas d'importation de textile, bien entendu. Mais, surtout, de faire face aux importations des produits en provenance de Chine. Quatre mois après la fin des quotas d'importation de textiles, les professionnels du secteur turque sont inquiets.

10 heures par jour, 7 jours sur 7. Sixième producteur de coton, la Turquie possède une industrie de textile, de confection et d'habillement qui encaisse le contrecoup de la fin de l'accord multifibre depuis le premier janvier 2005. Ce secteur, qui représente 10 % de la production nationale, fait travailler plus de 2,5 millions de personnes, soit plus de 20 % de sa population active. Il est désormais touché par l'explosion des exportations chinoises un peu partout à travers le monde. Et en Turquie l'industrie de la confection est sans aucun doute une des branches du textile qui souffrent le plus. Ses exportations ont chuté de plus de 10 %. Sur les trois premiers mois de l'année, les produits exportés ont en effet chuté de plus de 500 millions de dollars. Or le textile-habillement représentait 32 % des exportations nationales (soit 15 milliards de dollars) en