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Libération

Lamy, boss du commerce

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Récit des deux mois de négociations et de lobbying qui mènent le Français à la tête de l'Organisation mondiale du commerce.
publié le 14 mai 2005 à 2h11

Du commerce européen au commerce mondial. Après deux mois de tractations, le Français Pascal Lamy, 58 ans, est sorti du chapeau du comité de sélection pour le poste de directeur général (DG) de l'Organisation mondiale de commerce (OMC). Il devrait être formellement adoubé le 26 mai par les 148 Etats membres pour un mandat de quatre ans. Récit.

Où il rentre en scène

Vendredi 25 mars. Premier round d'examen, sur fond d'OMC à l'encéphalogramme plat. Les médecins du commerce global ont beau tenter de réanimer un cycle de Doha (censé booster le développement des pays pauvres depuis 2001), mais rien. Ils se déchirent toujours sur les subventions agricoles des pays riches. A Genève, quatre prétendants sont venus déclarer leur flamme. Il y a là Lamy, mais aussi le Brésilien Seixas Correa, le Mauricien Cuttaree et l'Uruguayen del Castillo. Ces cadors des arcanes de l'OMC ont deux jours pour se vendre. «On pouvait leur poser des questions, se souvient un diplomate, mais sur papier. Et par tirage au sort !» Lamy tapote des épaules et promet qu'il y «aura d'autres rencontres». Le processus de sélection du DG a requis dix-huit mois de négociations. Histoire d'éviter une réplique des déchirures de 1999 qui ont conduit au fiasco de Seattle. Faute de consensus, la poire avait alors été coupée en deux : une moitié de mandat pour le Néo-Zélandais Moore ; l'autre pour le Thaïlandais Supachaï. Depuis, discréditée, délégitimée, l'OMC joue sa survie en cas de nouveau clash. «Il fallait expédier ce