A Shenzen, dans la Chine libérale et productive, China Silk est une usine de 2 000 employés qui travaille à 95 % pour l'exportation. Patrick Devedjian, ministre de l'Industrie, doit visiter aujourd'hui cette entreprise symbole des bouleversements qui affectent la planète textile depuis la fin des quotas qui réglementaient le marché le 1er janvier. Du Maroc au Cambodge en passant par l'Europe, la protestation est montée ces dernières semaines. Au fur et à mesure que chemises et pulls chinois gagnent les rayons de magasins et que les chiffres confirment l'avancée , les politiques se mobilisent. La semaine dernière, Jacques Chirac a rencontré Hu Jintao, son homologue chinois, pour tenter de refréner les ardeurs économiques de son pays. L'Union européenne tempêtait encore la semaine dernière, exigeant de la Chine qu'elle maîtrise l'envolée de ses exportations.
Au premier trimestre, les exportations de pull-overs chinois vers l'Europe ont augmenté de 534 %, celles des pantalons homme de 413 %. En France, les produits chinois ont pris 33 % de hausse, selon l'Institut français de la mode (IFM). Les livraisons de tee-shirts et de costumes ont même doublé et triplé. Comble du cauchemar, les prix ont baissé. Non seulement la Chine approvisionne en plus grande quantité mais moins cher (de - 10 % à - 30 %). Une équation redoutable pour les pays concurrents.
Impact. Le Maroc, qui enregistre une baisse de 22 % de ses exportations depuis janvier, la Bulgarie ou la Turquie souffrent. Pour