Saverne (Bas-Rhin) envoyé spécial
Chez Haemmerlin, on fabrique des brouettes et on s'obstine à les fabriquer dans l'Hexagone. C'est une affaire de famille, vieille de cent quarante ans et de quatre générations. «Mon arrière-grand-père a créé un atelier de ferronnerie en 1867, raconte Bernard Haemmerlin, 60 ans, PDG de l'entreprise depuis 1981. Mon grand-père a commencé à fabriquer des brouettes métalliques en 1895. Nous avons toujours été dans la transformation des métaux, toujours à Saverne. Aujourd'hui, nous produisons 6 000 brouettes par jour.» Pour Bernard Haemmerlin, «la brouette, c'est un produit intemporel». C'est aussi «un produit basique». Alors que d'autres quittent la France comme l'entreprise Sem Suhner, de Schirmeck (Bas-Rhin), qui a proposé en avril à ses salariés d'être reclassés en Roumanie pour un salaire de 110 euros par mois , pourquoi Haemmerlin ne choisit-elle pas de délocaliser son activité dans un pays où le coût de la main-d'oeuvre est beaucoup moins élevé ? Le patron s'irrite et balaye : «C'est très à la mode, les délocalisations. Moi, je me méfie des modes.»
Paternaliste. Haemmerlin est en bonne santé, malgré la hausse des prix de l'acier. «On a été rapides à la réaction et on a fait une grosse communication auprès de nos clients. Nos produits ont pris entre 15 et 20 % en un an», explique le PDG. Leader sur le marché européen, la PME du Bas-Rhin a réalisé en 2004 un chiffre d'affaires de 34 millions d'euros (24 millions d'euros en 1995) et enregist