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Libération

Une brouette bien terrée en Alsace

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L'entreprise Haemmerlin, leader en Europe, se méfie de la «mode des délocalisations».
publié le 17 mai 2005 à 2h12

Saverne (Bas-Rhin) envoyé spécial

Chez Haemmerlin, on fabrique des brouettes et on s'obstine à les fabriquer dans l'Hexagone. C'est une affaire de famille, vieille de cent quarante ans et de quatre générations. «Mon arrière-grand-père a créé un atelier de ferronnerie en 1867, raconte Bernard Haemmerlin, 60 ans, PDG de l'entreprise depuis 1981. Mon grand-père a commencé à fabriquer des brouettes métalliques en 1895. Nous avons toujours été dans la transformation des métaux, toujours à Saverne. Aujourd'hui, nous produisons 6 000 brouettes par jour.» Pour Bernard Haemmerlin, «la brouette, c'est un produit intemporel». C'est aussi «un produit basique». Alors que d'autres quittent la France ­ comme l'entreprise Sem Suhner, de Schirmeck (Bas-Rhin), qui a proposé en avril à ses salariés d'être reclassés en Roumanie pour un salaire de 110 euros par mois ­, pourquoi Haemmerlin ne choisit-elle pas de délocaliser son activité dans un pays où le coût de la main-d'oeuvre est beaucoup moins élevé ? Le patron s'irrite et balaye : «C'est très à la mode, les délocalisations. Moi, je me méfie des modes.»

Paternaliste. Haemmerlin est en bonne santé, malgré la hausse des prix de l'acier. «On a été rapides à la réaction et on a fait une grosse communication auprès de nos clients. Nos produits ont pris entre 15 et 20 % en un an», explique le PDG. Leader sur le marché européen, la PME du Bas-Rhin a réalisé en 2004 un chiffre d'affaires de 34 millions d'euros (24 millions d'euros en 1995) et enregist