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Libération

Bruxelles met un timide holà au textile «made in China»

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La Commission préconise des consultations avec Pékin pour éviter le clash.
publié le 18 mai 2005 à 2h13

De la riposte, mais graduelle. La Commission européenne a franchi hier une nouvelle étape dans sa menace de contenir à +7,5 % les importations chinoises de textile, en plein boom depuis la suppression des quotas en janvier. Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a ainsi proposé des «consultations formelles» avec Pékin sur deux catégories de produits sur neuf déjà visées par une enquête lancée le 29 avril. Dans le collimateur de Mandelson : les tee-shirts et les fils de lin, «où les effets sont déjà désastreux». Les fils de lin ont ainsi bondi de 56 % en un an. La production à travers l'Europe a chuté de 25 % et l'emploi du secteur de 13 %, France et Italie en tête. Les tee-shirts se sont envolés à +187 % au premier trimestre, plombant la production de 30 à 50 % au Portugal, de 12 % en Grèce, et de 8 % en Slovénie.

«Bol d'air». Pressée par la France notamment, la Commission se veut prudente, même si elle n'exclut pas de demander des consultations sur sept autres produits. Elle dispose pourtant de chiffres tout aussi «alarmants» sur les pull-overs made in China, dont les importations ont explosé de 504 % depuis le début de l'année... Mais pas question, pour l'instant du moins, d'aller au clash avec Pékin, qui a clairement laissé planer la menace de représailles. En parlant de plafonner certains produits chinois, l'UE cherche donc à gagner du temps. «La stratégie de l'Union européenne n'a pas changé, a insisté Mandelson. Il ne s'agit pas d'une tentative de remettr