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Libération

STMicro, la vitrine high-tech, rattrapée par la délocalisation

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Une partie des 3 000 emplois supprimés du groupe électronique sera transférée en Asie.
publié le 18 mai 2005 à 2h13

La société STMicroelectronics, spécialiste mondial des semi-conducteurs, était la gousse d'ail officielle du gouvernement Raffarin pour faire reculer l'idée qu'une «délocalisation» massive menace l'industrie française. Un cas d'école rabâché par tous les économistes convaincus que le made in France n'est pas condamné à se faire aspirer par la Chine. Mais, depuis lundi et l'annonce d'un plan de restructuration mondial de 3 000 emplois (hors Asie), le miracle STMicro n'est plus. Le groupe franco-italien est redevenu une entreprise comme les autres, obligée d'accuser l'euro fort pour expliquer ses mauvaises performances. Et de brandir l'argument de la baisse mondiale des prix pour justifier son plan de restructuration. Pire, le fait d'avoir confié plus de la moitié de sa production à l'Asie n'a pas empêché le groupe d'afficher, au premier trimestre de cette année, son troisième déficit en dix ans.

Pèlerinages. Début avril, Patrick Devedjian, le ministre délégué à l'Industrie, avait pourtant fait le déplacement à Grenoble pour rappeler que la création des «pôles de compétitivité», imaginée par le gouvernement pour lutter contre les délocalisations, était directement inspirée de l'investissement de STMicro dans sa nouvelle usine de Crolles. Avant lui, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, et Jacques Chirac avaient réalisé le même pèlerinage pour vanter cette collaboration «exemplaire» d'industriels privés avec l'université française et des centres de recherche publique. M