Pataquès sur fond de directive Bolkestein, à deux semaines du référendum. Oui ou non, Constructel, à qui France Télécom a confié des travaux sur ses lignes et qui emploie des Portugais sur le sol français, est-il en dehors des clous de la législation française et européenne ?
Gîtes ruraux. Sans relâche depuis deux ans, les syndicats SUD et CGT harcèlent sur le sujet la direction de France Télécom. Les questions se font subitement plus pressantes. En cause, les conditions de salaire et de travail d'une grosse centaine de travailleurs portugais détachés en France. Claude Caumel, délégué SUD à France Télécom dans le Languedoc-Roussillon, dénonce : «Ils sont payés entre 1300 et 1500 euros, travaillent 6 jours par semaine, et 10 heures par jour.» Certes, l'entreprise verse des frais d'éloignement, paie des indemnités de déplacement et loge ses salariés dans des gîtes ruraux, ou de simples bungalows , mais elle ne respecterait pas le droit français.
Constructel est la filiale française d'une grosse société portugaise, Visabeira. Elle a remporté il y a deux ans des appels d'offres de France Télécom, pour des travaux de plantage de poteaux téléphoniques et d'entretien du réseau. Et sous-traite ses travaux à une autre entreprise portugaise, Viatel, filiale elle aussi de Visabeira. Cette dernière lui détache des salariés portugais. Chez France Télécom, on justifie ces acrobaties par la pénurie d'entreprises françaises candidates sur le sol français : «Quand on fait des appels dans le