Les serviettes sont bien pliées, les madeleines à la pistache disposées en fleur et le café sent bon. «C'est la plus belle fusion de Paris !» proclame devant quelques journalistes le patron de Lenôtre. «Je n'ai pas honte de dire que nous avons touché nos limites», poursuit, un ton en dessous, le patron de Fauchon.
Moins value. Fauchon s'est fait croquer par Lenôtre, les deux traiteurs de luxe l'ont annoncé hier : d'ici à juillet, neuf des dix boutiques parisiennes du premier seront reprises par l'enseigne du groupe Accor. Fauchon se débarrasse ainsi de son laboratoire de production de Fresnes et des points de vente ex-Flo Prestige que le groupe avait achetés en 2002 et jamais digérés. Son PDG Michel Ducros a avoué que le groupe réalisera «une moins-value importante».
Fauchon veut se «recentrer» sur son développement international et ses deux boutiques historiques de la place de la Madeleine, dont l'une a déjà été reliftée pour 800 000 euros l'an passé. Avec bonheur puisque son chiffre a doublé. Quant à Lenôtre, il prévoit, grâce à ce rachat, de faire passer son chiffre d'affaires de 91 à 115 millions d'euros.
«Les 330 salariés concernés seront repris avec leur salaire intégral, leurs avantages sociaux et leur ancienneté», jurent les PDG. «Un simple changement de toque», sourit encore Patrick Scicard, patron de Lenôtre.
A deux pas. L'affaire est aussi bien emballée qu'un éclair au champagne, produit phare de la saison Fauchon. Mais ne rassure pas le syndicat FO. «Nous voulons des