La chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) n'est pas habituée aux grèves. Pourtant, hier, plusieurs centaines de salariés de la Chambre manifestaient devant le siège, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Et on décomptait entre 40 % (selon la direction) et 70 % (selon les syndicats) de grévistes. La vénérable institution (deux siècles d'existence), dont les plus beaux fleurons sont HEC, l'ESCP (Sup de co) et le centre d'enseignement technique des Gobelins, est chamboulée par la réforme de son régime de retraite, que la direction (où le Medef est très représenté) veut démanteler.
Calendrier. Le régime est très favorable : avec des cotisations plus faibles, les agents de cet établissement public peuvent partir à la retraite au bout de trente-trois ans de carrière. Du coup, le projet de la direction de reverser tous ses salariés au régime général est douloureux. En cinq ans, les cotisations passeraient de 6,95 % du salaire à 11,15 % au maximum. Et en dix ans, il faudrait rejoindre la durée de cotisations du privé, soit quarante et un ans.
«C'est scandaleux, s'indigne Régine Cabrol, de la CGC, car lorsque nous avons été embauchés, la retraite était un argument pour justifier des salaires directs plus bas !»
Calculette. En parallèle, l'employeur verrait, lui, ses cotisations baisser de 22,5 % à 17 % de la masse salariale. «Mais cet argent n'ira pas dans la poche de la CCIP, proteste Jean-Paul Saillard, vice-président de la chambre. Il servira à garantir les pensions des